Lucky Peterson
Sugaray Rayford
Marquise Knox
Lucky Peterson
Alors que vient juste de paraître Tribute To Jimmy Smith, un trentième album qui rend hommage à son maître organiste, Lucky Peterson débarque au Théâtre Antique pourremettre les pendules électriques à l’heure. Le natif de Buffalo (État de New York, en 1964) vient démontrer qu’il est plus que jamais l'un des dépositaires les plus légitimes du blues moderne, l’un des plus complets et excitants. Enfant de la balle, Lucky Peterson a débuté en traînant dans les jambesdes invités du Governor’s Inn, le blues club de son paternel. Jimmy Reed ou Muddy Waters s’y arrêtent en tournée. Le petit Lucky est notamment fasciné par les organistes Bill Doggett et Jimmy Smith. Dès l’âge de 5 ans et jusqu’à l’adolescence, il apprend le métier avec ces deux mentors et auprès de Willie Dixon,Little Milton, Bobby Bland, Rufus Thomas ou Kenny Neal. « Je suis avant tout organiste. J’ai commencé à la batterie, puis immédiatement au B3. La guitare n’est venue que vers 20 ans ! » En 2014, entouré d’une nouvelle équipe (musiciens, manager etlabel), Peterson revenait en force, guitare au poing, avec l’album The Son Of A Bluesman.
Line-up : Lucky Peterson (voc, Hammond B3, g), Tamara Tramell (voc), Shawn Kellerman (g), Rachid Guissous (kbd), Timothy Waites (b), Raul Valdes (dms)
Crédits photo : © J-M. Lubrano
Marquise Knox
« Can A Young Man Play The Blues ? » (Est-ce qu’un jeune homme peut jouer du blues ?), interroge Marquise Knox dans un des sommets de son troisième album, Black And Blue enregistré en public. Ce jeune natif de Saint-Louis (Missouri, en 1991) connaît indiscutablement la réponse : c’est oui. Le 26 août dernier au petit matin, de retour d'un concert, le chanteur et guitariste de 23 ans est agressé par un inconnu qui le poignarde au cou. Hospitalisé en urgence, Knox n'en reprend pas moins la route dès novembre (2017), pour une tournée en France dans le cadre de New Blues Generation. Sur Black And Blue (Live), le menaçant Commit a Crime (I’m gonna leave before I commit a crime… - je vais partir avant de commettre un crime) confirme l’authenticité, l’épaisseur et l’intensité du blues à tonalité lowdown de Knox. Depuis l’âge de 16 ans (il en a 12 lors de ses premières apparitions !), ce protégé de Louisiana Red, disciple de Muddy Waters et biberonné à BB King, semble avoir le vécu de Mathusalem. Voix profonde, guitare incisive et chorus déliés, le coup de poing du blues contemporain s’écrit au féminin (Marquise) et se joue d’une mâle assurance : Knox down !
Line-up : Marquise Knox (voc, g), Michael Battle (dms), Matthew Lawder (g), Augustus Thornton (b)
Crédits photo : © dr
Sugaray Rayford
Au carrefour exact du Delta blues, du gospel, du rhythm'n’blues et de la soul, l’impressionnant Sugaray Rayford offre un chant habité, véhément et sensuel qui respire son Texas natal et rappelle le coffre XXL d’un Solomon Burke. Un colosse à la voix puissante, cyclonique, mais aussi la sensibilité rocailleuse d’un prêcheur du Sud. C’est que Caron "Sugaray" Rayford a bien sûr grandi à l’église baptiste de son district, à l’est du Pécos où il a appris la batterie et le chant dès l’âge de 7 ans. Il sort son premier album (Blind Alley) en 2010 et Al Kooper (Dylan, Blood, Sweat and Tears…) lui offre deux compositions. En tournée en France en 2014, Sugaray nous laissait découvrir à ses côtés un incroyable guitariste : Gino Matteo. Après seulement trois albums, il est nommé dans quatre catégories au célèbre Blues Music Awards 2016 et s’impose comme l’un des grands "shouters" contemporains. The World That We Live In, son quatrième opus produit façon Stax à Rome par Luc Sapio (qui organisa le retour de Martha High), vient juste de paraître.
Crédits photo : © Suzan Jones